Cahier n°10 - Voyage à travers les archives de Mai 68

mercredi 9 mai 2018

Par Frédéric Dabouis

Cette exposition numérique a été réalisée à partir d’archives personnelles, recueillies à Paris dans les années 60 et 70, au fil des manifestations et autres activités militantes. Elle ne saurait donc prétendre à l’exhaustivité.

Ainsi, certains courants politiques sont ici nettement surreprésentés, alors que le courant anarchiste, par exemple, est quasi-inexistant.

De fait, avant et dans l’immédiat après mai 68, le Parti communiste français, fort de ses centaines de milliers de militants et sympathisants, mais aussi de ses liens avec la puissante Union Soviétique, était alors en position dominante dans la gauche (22,46 % des suffrages exprimés au premier tour des élections législatives de 1967), ce qui explique qu’il soit central dans les débats de la gauche, qu’elle soit radicale ou non.

Quant au mouvement maoïste, lié politiquement et/ou matériellement à une Chine dite communiste qui s’opposait violemment à l’URSS, il profitait à fond du souffle prétendument anti-bureaucratique de la “Grande Révolution Culturelle Prolétarienne” (1966-1976). Il influençait alors de nombreux intellectuels, avant que certains d’entre eux ne finissent par rejeter totalement ce qui ressemblait fort à une croyance et un comportement religieux… passant parfois à l’autre bout du champ politique.

De leur côté, les groupes “trotskystes” qui furent à l’origine de Lutte Ouvrière et de la Ligue Communiste Révolutionnaire (dissoute en 2009 pour contribuer à former le Nouveau Parti Anticapitaliste) étaient alors dix fois plus petits que les organisations maoïstes, lesquelles tenaient le haut du pavé, en particulier au Quartier Latin.

Quant aux groupes anarchistes, s’ils ont pu disposer d’un leader de masse tel que Daniel Cohn-Bendit, en-dehors de la Faculté de Nanterre ils étaient beaucoup plus discrets que lui... Leur absence ici ne signifie pas, bien sûr, qu’ils n’ont eu aucune activité avant, pendant ou après la grève générale. Ils étaient simplement moins « visibles ».

Mai 68 ne se limita pas à la révolte de la jeunesse estudiantine et à une grève générale. Ce fut aussi un grand moment de libération de la parole populaire et d’espoir dans une société débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression.

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Cahier n°10 - Voyage à travers les archives de Mai 68

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